Premiers baisers et canards rougissants

Dis-moi indocile Angelica, délicieuse effrontée, trouveras-tu l’amour en embuscade, finalement conquise par le highlander, dans le boudoir des délices ?

Et puis si genre il n’y a personne dans le boudoir, ni lord convoité, ni cowboy à l’horizon, t’as qu’à essayer à droite de l’accueil, à la bibliothèque Louise Michel, dans une romantico-magnifique étagère…

Car oui, les canards croient à la romance et souhaitent accorder une place de choix aux romans sentimentaux car ils sont persuadés qu’il n’y a pas de plaisir coupable, juste du plaisir de lire.

Emblématiques de la littérature populaire, les romans sentimentaux font parfois “mauvais genre”, comme ça a été longtemps le cas des romans policiers ou de la science-fiction, or ils sont extrêmement lus, au format papier comme en e-book (En France, 270 000 e-books Harlequin vendus pour la seule année 2012) .

Et ça c’est pas nouveau pour ces romances, certes farouches et indomptées mais beaucoup décriées. La contestation de la société envers ce type de littérature traverse le 20ème siècle et est extrêmement bien décrite dans un super mémoire de Romain Vany – Les mauvais genres en bibliothèques publiques : Quelle place pour le roman sentimental paralittéraire ? – dont je vous conseille la lecture.

Parce que qu’est-ce qui fait que ce genre littéraire en particulier soit toujours autant ignoré, davantage que les autres genres paralittéraires? Et bien ce serait surtout leur lectorat : Le roman sentimental effectue une double transgression de classe (c’est une littérature populaire) et de sexe (des auteurs et un lectorat presque exclusivement féminin).

La grande inquiétude des institutions quant aux romances serait la dérive des lectrices vers le bovarysme, terrible maladie qui donnerait envie de tout plaquer pour rejoindre un mec en tartan dans un manoir écossais.

 

Le roman sentimental est aussi souvent considéré comme peu progressif, avec des héroïnes vertueuses et des héros séducteurs dans des schémas plutôt classiques. Or, au vu de l’énorme production de ce type d’ouvrages, il s’avère qu’ils sont souvent le reflet de la société dans laquelle ils sont lus.

Cœurs tendres et gros bras musclés : la construction de la tour à romances

Une prisonnière du pirate pleine de vis …

Et puis, comme à la bibliothèque des canards sentimentaux vous laissez très souvent dans notre boîte à dons moult romans sentimentaux, on s’est dit que pour vous non plus il n’y a pas de petit plaisir de lire, donc bâtissons-en une étagère !

Une banquette en bois récupérée dans la rue, du papier peint d’une vraie grand-mère, plein d’idées et le tour est joué ! Des compétences inespérées en bricolage ont été dévelopées, maniement de scie sauteuse et touillage de colle à papier peint inclus (en respectant évidemment toutes les conditions de sécurité). Nous avons commencé à constituer un fonds à partir de nos ouvrages, de certains de vos dons, et puis d’une très sympathique contribution des éditions Milady.

Les vraies scies c’est « so 2016 »

Nous faisons d’ailleurs appel à vos cœurs tendres pour continuer à alimenter cette “tour à romances” !

Team canards rougissants !

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3 réflexions sur “Premiers baisers et canards rougissants

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