La part des nuages

cumulo-nimbus-dumboA quoi vous fait penser ce cumulonimbus? Avez-vous gardé une part d’enfance ? Si vous en doutez, je vous invite à lever la tête, sortir de la routine, regarder les nuages et lire ce très beau roman de Thomas Vinau aux éditions Alma.

vinauJoseph a 37 ans, il mène sa barque comme tout le monde. Depuis peu le bateau tangue, sa femme l’a quitté pour un mec « moins ennuyeux » mais reste Noé, son fils, qui l’oblige à tenir la barre. Cette semaine, sa mère vient le récupérer pour une semaine de congé alors Joseph se laisse dériver, s’offre une parenthèse loin du brouhaha de la vie. Il se réfugie dans la cabane du jardin, construite pour Noé autour du cerisier, fume des cigares en lisant sa vieille collection de Rahan, boit et rêve en regardant les nuages. A la question : « qu’est ce qu’on fout là ? » Joseph a du mal à répondre, « un crabe » dans le ventre.

« J’ai eu peur. J’avais peur de grandir. Peur de devenir comme tout le monde. Peur d’accepter cette drôle de farce. Peur de passer à côté. Peur de la médiocrité. Et puis j’ai voyagé. J’ai eu deux trois amis. J’ai lu deux trois livres. j’ai rencontré deux trois femmes. Je me suis dit que ça valait la peine. De jouer le jeu. D’accepter la farce. » Son fils, lui, a trouvé la réponse. « On est comme des poules. Des oiseaux qui ne savent pas voler. »

Joseph fait le point, erre dans ses souvenirs, ranime ses rêves, traverse la nuit une tortue dans son sac à dos et refait surface au contact des autres.

N’ayez crainte, La part des nuages n’est pas un roman dépressif ! Au contraire, Joseph aime la vie pour se poser toutes ces questions , tente d’y « trouver un sens » comme dirait notre ami Dominique A. Thomas Vinau est un poète qui nous réveille par une écriture sensorielle en petites touches précises – phrases courtes – chapitres court – roman court – des mots justes, empreints d’émotion.

Alors avant de foncer, « tête dans le guidon », dans cette nouvelle année 2015, offrez-vous une petite parenthèse avec La part des nuages, et pourquoi pas en haut d’un arbre !

thomas vinau

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