Les Remixeur•ses – le recrutement des participant•es

Tel que pensé à l’origine, un Biblioremix est un outil rassemblant bibliothécaire, usager•es et bidouilleur•ses – Une terminologie un peu fourre-tout dans laquelle on mettra l’ensemble des gens disposant de compétences concrètes pouvant nous aider à réaliser la journée : architecte, designer, fab manager, etc, etc.

On essaye d’avoir dans l’idéal 1/3 de personnes de chacune de ces catégories, en sachant qu’il est bien sûr difficile dans les faits de réussir le recrutement parfait, et que le plus important reste d’avoir des gens motivés et volontaires, désirant produire des projets innovants en bibliothèque.

A ces Remixeur•ses, qui seront donc les personnes qui travailleront toute la journée sur ces projets, on ajoutera des facilitateur•ices qui encadreront les participant•es et amèneront les éléments méthodologiques, logistiques et d’encadrement de groupes dans la journée. Si vous débutez, vous ne serez pas trop de 4 – Avec de l’expérience, on peut descendre à 2 personnes pour un groupe de 20, en sachant que la qualité de la journée dépend beaucoup de la disponibilité de ces facilitateur•ices. Si ce rôle vous intéresse mais que vous n’avez aucune idée de comment l’assumer, nous parlerons plus en détail d’animation de groupe dans les billets suivants, et nous nous focaliserons ici sur le recrutement des acteur•ices du Remix :

Le recrutement des collègues

Ça peut paraître  tellement évident qu’on en oublierait de le mentionner, mais il est indispensable d’être clair quant aux enjeux du remix pour pouvoir motiver / recruter nos collègues. Il est donc indispensable de les assurer que :

  • Il ne s’agit pas de faire valider une décision prise en interne, et que ce sera bien ell•eux qui seront les acteur•ices du projet
  • Il ne faut aucune compétence préalable pour participer, et on peut doser notre investissement à hauteur de nos envies et de nos capacités
  • Les projets finaux ne seront pas mis à l’index, et que le travail investi dans la journée se poursuivra par la suite

Le plus important étant de ne forcer personne à participer, même si l’on est convaincu•e que ce serait bénéfique pour la personne. Le Biblioremix est un outil dont la confiance et la bienveillance sont des moteurs indispensables, et qui ne peut se faire dans un climat de contrainte.

Le rôle de nos collègues pendant la journée sera le même que les usager•es / bidouilleur•ses, mais il dispose bien sûr, en tant que bibliothécaire, d’un statut à part. Il est important de leur rappeler que s’iels pourront éventuellement évoquer le cadre de la bibliothèque et ce qui s’y fait pendant la journée, il leur faudra, quitte à se faire un peu violence, éviter de tomber tout de suite dans le « Avec nos contraintes, on ne peut pas faire ça » et, dans une équipe avec des grades variés, être très clair sur le fait que pendant la journée, la voix de tous•tes aura le même poids – On viendra dans les articles suivants sur les manières concrètes de s’assurer du respect de ce cadre pendant la journée, même si bien sûr, il serait illusoire d’imaginer qu’on peut totalement gommer les rapports de force préexistants.

Le recrutement des usager•es

Attention, c’est une étape extrêmement délicate. Déjà, parce qu’il faut trouver des personnes volontaires pour passer une journée entière – voire deux – à la bibliothèque à travailler avec nous sur des projets. Même si les usager•es sont souvent flatté•es qu’on les implique dans le projet, cela implique une sacré logistique de leur côté.

Ensuite, car il est malheureusement classique que les gens les plus disponibles soient des personnes retraitées, et si leur participation est évidemment importante, il est aussi vital d’avoir de la mixité dans nos typologies de public, afin d’avoir un vaste panel de problématiques d’usagers.

Enfin, et c’est sans doute le plus complexe, car il faut bien s’assurer que les usager•es comprennent qu’il ne s’agit pas d’une tribune pour exposer leur vision de ce qu’est une bibliothèque, ou d’une conférence, mais bien d’un exercice de travail collaboratif, où leur parole aura autant de poids que celle de tout un chacun. Il faut donc s’assurer que les usager•es oseront s’impliquer dans les projets, et, problème opposé, qu’ils ne s’imaginent pas que le but de la journée serait seulement de recueillir leurs ressentis.

On s’attachera dans cette phase à expliquer aux usagers qu’il ne s’agit pas que d’un simple exercice mais d’un vrai projet d’envergure pour la bibliothèque, et que cette journée n’est que le prémisse de la participation active qu’il prendront au projet qu’ils auront co-construit avec nous.

Dans les publics qu’on démarchera, on pensera bien sûr à nos habitué•es avec lesquel•les nous avons déjà des liens forts, mais aussi à nos partenaires associatifs qui connaissent et fréquentent nos lieux, éventuellement nos élu•es, etc…

Le recrutement des bidouilleur•ses.

Il s’agit souvent de l’étape qui nous cause le plus de difficultés, puisqu’il s’agit de recruter des gens qui n’ont pas forcément de liens avec la bibliothèque.

Si l’on s’y prend suffisamment à l’avance, une astuce peut être de démarcher activement les écoles locales – École d’architecture, de design, de code, de graphisme, etc. Cette journée peut être pour les élèves l’occasion d’un « stage », négocié avec l’école, à travers lequel ils pourront mettre leurs compétences au service d’un projet concret en bibliothèque.

On n’hésitera bien sûr pas à chercher parmi nos usager•es celleux qui ont cette double casquette d’usager•e / bidouilleur•ses.

Un conseil : s’il est évident que la compétence a un prix, rémunérer ces gens dans le cadre de la journée est à éviter, car si les autres participant•es venaient à l’apprendre, cela pourrait créer un fort sentiment d’injustice entre les Biblioremixeur•ses, et l’idée est avant tout d’offrir à des particuliers l’opportunité de bidouiller leurs bibliothèque et non pas d’essayer d’émuler un cabinet de conseil privé !

Voilà pour ce premier article sur le « comment ». Dans le prochain article, nous étudierons le déroulement de la journée, sa mise en place et sa phase de Brainstorm et d’idéation.

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