Réconcilier la couleur et le noir et blanc

???????????????????????????????(Non, ce titre n’a aucun rapport avec l’article d’un collègue qui a fait son daltoning-out )

Un jour glacial mais ensoleillé d’hiver, un rendez-vous mystérieux à Boulogne-Billancourt, et l’excitation d’une gamine devant un parc d’attractions quand je me retrouve face à une improbable petite maison, couverte de graffitis, coincée entre d’ennuyeux immeubles de banlieue.

C’était le vendredi 6 Février, et c’était une visite proposée par Paris face cachée. (Vous savez, ces visites insolites où vous ne savez pas vraiment ce que vous allez voir, sinon que ce sont des lieux secrets ou interdits au public…)
Comment imaginer qu’une si petite maison nous surprendrait autant ?
Autant par ce qu’elle contenait, que par l’hôte qui nous a régalés d’anecdotes croustillantes…

Mais revenons à la réconciliation des couleurs et du noir et blanc ; cette formule digne d’un peintre ne nous vient pas d’un artiste, mais de l’amateur éclairé de graffitis, le propriétaire de cette étrange maison : Alain-Dominique Gallizia.

Alain-Dominique Gallizia
Alain-Dominique Gallizia

Le graf est un art qui peine encore à faire reconnaître sa légitimité, même si nous le connaissons tous pour l’avoir déjà croisé, plus familier qu’un tableau de Musée, mais encore combattu, effacé, nettoyé par de nombreuses municipalités…

D’ailleurs, connaissez-vous la différence entre un tag, et un graffiti ?
Le tag est une signature (« tag » en anglais : étiquette), d’une personne ou d’un groupe. A l’opposé, un graf s’assimile davantage à une forme d’art contemporain, il peut s’agir d’un dessin par exemple.

DSC05129Réconcilier la couleur et le noir et blanc : une drôle d’image pour évoquer la ville, ses tours grises, le béton et le bitume, où manquent cruellement les couleurs.
Les graf sont là pour ramener ces couleurs absentes, défend Alain-Dominique Gallizia, lui qui a du mal à accepter qu’un architecte puisse graver son nom dans la pierre là où les œuvres des graffeurs sont souvent détruites ou effacées.

Et en effet, sous la verrière de son étrange petite maison, les couleurs sont là :

?????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????Au-delà de l’histoire du graf, qu’Alain-Dominique Gallizia connaît sur le bout des doigts, les visiteurs chanceux du jour ont appris que le graf est  « un art très concurrentiel, avec ses codes hiérarchiques, et ses « joutes de chevaliers ». « C’est un milieu violent, très hétéro, un énorme art d’ego. Dans le graffiti, tout n’est pas beau, tout n’est pas bon mais c’est un vrai mouvement artistique qui a ses maîtres et qui vise l’excellence ». (source : le Point.)

Et nous sommes bien servis cette année à Louise Michel, question graf : avec nos nouveaux voisins, le centre d’animation Ken Saro-Wiwa (spécialisé en street art et en graf!), avec quelques livres bien choisis sur le sujet ici ou , et même, si vous avez envie d’aller voir vous-mêmes les graf de la collection de M. Gallizia, vous pouvez faire un petit tour à la Pinacothèque de Paris dès le 12 Mars prochain !

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